Louvie Juzon, vu d’en haut, dans les cartes c’est un trou. D’en bas on peut croire à un village paisible si on n’y habite pas. Tous les ans, le Théâtre des loges vient se mettre aux vers dans la maison familiale de celui qui le dirige, Michel Mourtérot.

C’est la deuxième fois que j’assiste à un de leurs spectacles et deux fois pour prendre une baffe salutaire.

Simplicité.
Un jardin que l’on atteint par le passage dans une grange, le pigeonnier qui domine les tréteaux, des tréteaux en bois massif œuvre d’un artisan local, l’absence de sonorisation, et un décor et un éclairage minimal, voila pour les conditions matérielles. La nuit et la fraîcheur de vallée Pyrénéenne qui tombe sur les lieux qui font que l’on ne sait si l’on frémit d’émotion ou de froid.

Magie
Il y a 2 ans, pour Le misanthrope de Molière, la chose m’avait frappé. La troupe remet les billets aux spectateurs qui ont réservé par avance, et les placent. Ils sont déjà habillés et maquillés, et, peut-être est ce pour cela que ça avait encore plus retenu mon attention, n’ont pas encore leur perruque. Ils avaient à ce moment là une allure d’ado timide, et cela donnait l’impression qu’on allait assister à un spectacle scolaire de fin d’année.

C’est là qu’intervient la magie du théâtre, qui fait qu’on a du mal à convaincre son esprit que ces ados timides sont les mêmes que les personnages de la pièce. La magie se tient dans le champ clos de la scène. Un espace hors du temps, avec sa bulle qui l’entoure et qui nous tient.

On est là dans ce qui devait se produire quelques siècles plus tôt, avec la troupe de Molière telle que la décrit Ariane Mnouchkine. Dans une époque où tout s’industrialise, on peut encore profiter de ce moment d’émerveillement . Il ne faut pas s’en priver et défendre ce théâtre.